mardi 28 septembre 2010

La mûre ou blackberry

Lorsqu’arrive la fin de l’été, la dernière cueillette de petits fruits nous réserve de belles surprises!
La mûre est apparentée à la framboise et originaire des régions tempérées. Elle pousse sur des ronces très épineuses qui en rebutent plusieurs lors de la cueillette. Elle peut-être noire, rouge pourpre ou blanc jaunâtre (le mûrier blanc serait prisé pour la culture des vers à soie). On l’a soumis aussi à certains croisements qui portent maintenant le nom de leurs auteurs : mûre de Boysen, mûre de Logan etc.… La reproduction de ce petit fruit sauvage ne peut se faire qu’en passant par l’estomac des oiseaux. La digestion broie la graine qui est ensuite rejetée par les fientes.
La mûre, comme beaucoup de petits fruits, possède des qualités incontestables pour notre santé. Elle contient des composés phytochimiques dont l’acide éllagique qui est le plus susceptible d’interférer avec le développement du cancer. Cette molécule est un polyphénol se retrouvant dans les mûres, les framboises et les fraises. Dans une quantité de 150 g de fruits, vous retrouvez 22 mg de ce polyphénol, soit le petit fruit le plus riche de cette matière guérissante. Certaines études par contre, disent que c’est la molécule présente dans la fraise qui est le plus assimilable.
Selon les recherches du Dr Richard Béliveau, cette molécule serait un inhibiteur extrêmement puissant de deux protéines pour le développement de la vascularisation des tumeurs (angiogenèse). Elle contient de la vitamine C, du magnésium, du potassium et du cuivre.
Ses propriétés les mieux connues : astringente, laxative et dépurative.

Conservation : Selon mon expérience, je cueille ces mûres, j’en mange une bonne part de fraîches avec du yogourt et hop, je les étale sur une plaque que je mets au congélateur. Cela permet à ces petits fruits de se congeler individuellement sans se coller les uns aux autres.
Surtout ne jamais les laver ! Elles deviennent molles et perdent leur goût !
Recettes suggérées : tarte aux mûres, gâteau renversé aux mûres, coulis de mûres, gâteau au fromage garni de mûres, magret de canard déglacé au coulis de mûres.
Par contre une fois cuite elle prend une belle couleur d’un rouge profond.
Alors vous pouvez quand même l’inclure dans un menu avec une thématique noire….. à suivre.
Un lien pour de bonnes recettes aux mûres : http://www.recettesdecuisine.tv/recette-i147-f2/mures/recette+mures.html
Bibliographie : L’encyclopédie des aliments, Québec Amérique. Les aliments contre le cancer, Dr Richard Béliveau et Dr Denis Gingras, Trécarré, 2005

dimanche 26 septembre 2010

Nosferatu

Selon Bram Stocker, le Nosferatu est une créature non-morte et non-vivante, jadis humaine, qui doit se nourrir du sang des vivants pour acquérir une force vitale. Certes, l’écrivain irlandais a créé la quintessence d’un mythe provenant autant des histoires des Grecs anciens que des folklores balkaniques. Pourtant, c’est par l’art cinématographique que Dracula devient un culte populaire, et ce, à l’échelle mondiale.

Le premier film mettant en scène les personnages du roman apparait en 1922: Nosferatu, Eine Symphonie des Grauens (Nosferatu, le vampire). Réalisé par le maitre du cinéma expressionniste allemand, Friedrich Wilhelm Murnau, et construit à partir d’un scénario d’Henrik Galeen et de Murnau, l’histoire est largement "inspirée" du roman de Stoker.


Nosferatu-Graf Orlok
Oeuvre de Gerard Torbitt


Omettant, faute de budget, d’acheter les droits du livre, Murnau et la société de production Prana film sont poursuivis par la veuve Florence Stoker, et reconnus coupables de plagiat en 1925. Les copies du film doivent être détruites. Mais une version fait surface en 1930 en Allemagne sous le titre Die Zwolfe Stunde (La douzième heure); une seule copie avait survécu au verdict de 1925.

Murnau cré une ambiance onirique et claustrophobique de cauchemar. L’œuvre lyrique, filmée en décor naturel en Allemagne et Tchécoslovaquie, inscrit des références dans l’histoire du cinéma. L’effroyable aspect du vampire; mains effilées, visage hideux, yeux cerclés de noir et dents carnassières. Sa démarche lente, raide, voutée rappelle la rigidité cadavérique et s’avère des plus inquiétante.

Le cinéaste accentue le sentiment d’angoisse en manipulant l’ombre du Nosferatu à dessein. La silhouette montant l’escalier menant à la chambre d’Ellen Harker est menaçante et démesurée; elle tend une main griffue vers la porte. Et cette main s’empare du cœur d’Ellen et la fait sienne.



Le film devient culte et, 57 ans plus tard, Werner Herzog rend hommage à Murnau avec son film Nosferatu, Phantom der Nacht (Nosferatu, Fantôme de la nuit). Klaus Kinski, acteur fétiche de Herzog, reprend le rôle du vampire tenu par Max Shreck en 1922. Isabelle Adjani y interprète Lucy (Helen) Harker. Herzog met en scène non seulement un prédateur, mais un être solitaire, tragiquement prisonnier de sa condition de Nosferatu. La scène de dialogue entre le vampire et Lucy est éloquente; la souffrance marque les traits du sinistre personnage.



D’autres éléments distinguent le film de l’original. Les techniques plus modernes (couleurs et parlant), le voyage à pied de Jonathan Harker dans les Carpates, l’enveloppante et inquiétante musique de Popol Vuh et la fin qui est nettement pessimiste.



Selon la mythologie traditionnelle, les vampires ne projettent aucune ombre. Mais Murnau évoque la présence de Satan dans le monde; l’ombre angoissante est celle du Malin et non celle de son pantin.

…l’ombre maléfique suffit ici à évoquer Satan, avec ses longues griffes, sa silhouette difforme, son nez crochu et un sourcil faisant penser à une corne.
(R.Muchembled, Diable! p.172)


Réf.:POZZUOLI, La bible de Dracula, Dictionnaire du vampire, Le pré aux clercs, 2010MUCHEMBLED, Diable!, Seuil Arte Éditions, 2002
http://www.iletaitunefoislecinema.com/
Remerciement particulier à Gerard Torbitt -http://robotatomico.deviantart.com/gallery/

mercredi 4 août 2010

Dracula et l’époque victorienne

L’époque victorienne doit son nom au long règne de la reine Victoria (1819-1901). Cette période historique est marquée par la personnalité de la reine : orgueilleuse, puritaine, stricte et rigoriste, elle incarne l’archétype qui influence le cadre social de la société britannique.

Ce carcan social provoque l’éclosion d’échappatoires accessibles aux plus nantis : les sociétés secrètes foisonnent, l’opium, le laudanum, l’alcool et le sexe deviennent de véritables divertissements (interdits). La bienséance et l’hypocrisie habitent le jour et la débauche hante l’obscurité.

Les artistes se rebiffent et l'époque sera témoin d’un foisonnement artistique puisant dans l’imaginaire des mythes et des légendes de toutes les époques et de toutes les régions. En peinture, le mouvement préraphaélite (1848) s’oppose au conformisme académique enseigné à la Royale Académie et se tourne vers les primitifs italiens, prédécesseurs de Raphaël, qui travaillaient avec une liberté créatrice, inspirée de sujets historiques et bibliques.


En prose, la littérature fantastique, fille de la littérature gothique de par son penchant pour les éléments macabres tels que château hanté, cimetière, paysage nocturne, tempête et sorcière, se démarque par l’apport d’éléments surnaturels dans des contextes extrêmement réalistes.

Roman fantastique, Dracula de Bram Stoker (1897) se compose de journaux intimes (Jonathan Harker, Mina Murray), de notes (Dr John Seward) et de télégrammes (Abraham Van Helsing et Comte Dracula). L’assemblage ingénieux des divers documents oblige le lecteur à se faire une construction mentale du récit. L’angoisse du lecteur est liée au malaise ressenti face à l’incapacité d’établir une image claire du personnage principal.

Le roman de Stoker se glisse aisément dans la société victorienne; la moralité est sauve, les héros combattent le mal incarné par une créature non humaine. Mais celle-ci, agissant hors des normes sociales, permet à l’auteur de sublimer des sujets tabous tels que la sensualité et la sexualité; Dracula perce d’innocentes victimes de ses longues canines et se repait goulument de sang frais, Lucy Westenra agonise langoureusement, presque lascivement, suite aux multiples morsures du vampire. Et les victimes sont incapables de résister au pouvoir de séduction de Dracula; la vertueuse Mina, incarnation même de la femme victorienne chaste et puritaine, est conquise par le mal.


Selon l’écrivain Bram Stoker, la force du mal est de nous faire croire qu’il n’existe pas. Le mal est éternel et s’immisce dans toutes les sociétés, même les sociétés les plus puritaines.

Réf. :POZZUOLI, La bible de Dracula, Dictionnaire du vampire, Le pré aux clercs, 2010, et VILLENEUVE, Dictionnaire du diable, Omnibus, 1998.

lundi 21 juin 2010

Vlad III Dracul, Dragon ou Diable ?

La Valachie est l’une des trois principautés fondatrices de la Roumanie. Fondée par la famille des Basarabi, elle est gouvernée par le prince Vlad II de 1436 à 1442 et de 1443 à 1447. Sa position géographique est précaire; coincée entre la Hongrie et l’Empire ottoman qui ont les mêmes visées territoriales, les allégeances de ses princes et boyards permutent au gré des succès militaires et opportunités politiques.

Le nom Dracul surgit avec l’admission de Vlad II dans l’Ordre du Dragon. Fondé en 1408 par l’empereur romain germanique, son dessein est de préserver l’Europe chrétienne des invasions ottomanes. Vlad II ajoute le surnom Dracul à sa signature et intègre le dragon à son blason. Le terme diable fait son entrée; l’homonymie roumaine de Dracul est dragon ou diable.

Le troisième fils de Vlad II Dracul est marqué par les violences des guerres turco-hongroises. Né vers 1431, il vivra en otage chez les Ottomans (1442 -1448) afin d’assurer la loyauté de son père. Peine perdue, il sera assassiné en 1447 par les Ottomans alliés à la Transylvanie et avec la complicité des boyards de Valachie.

Vlad III Dracul, dit l’Empaleur, a un règne interrompu; 1448, 1456 à 1462 et 1476. Pour contrôler ses terres et contrer les intrigues, il s’appuie sur les petites gens et adopte une politique de terreur : impressionner ses ennemis et paraître redoutable. Sur ses terres, aucune corruption, aucune déloyauté ne sont tolérées. En 1459, des familles de boyards sont réunies à la cour pour célébrer la Pâque; les plus âgés sont empalés (supplice ottoman), les autres doivent parcourir une centaine de kilomètres à pied afin d’aller construire une citadelle. Pour remplacer l’élite décimée, Vlad III établit une nouvelle noblesse d’arme parmi ses fidèles paysans.

Même diplomatie avec les Ottomans; un émissaire du sultan Mehmet II refuse de retirer son turban en sa présence; il est renvoyé sultan, mort, le turban cloué sur la tête. Déclaration diplomatique : personne ne manquera de respect au prince voïvode. Les prisonniers de guerre turcs subissent le même supplice que les boyards : l’empalement.


Tous les éléments pour faire de Vlad III Basarab un monstre sanguinaire, allié probable de Satan, sont présents : surnommé Diable, cruauté envers les nobles et empalements. Les chroniqueurs occidentaux du XVe siècle semblent avoir noirci son portrait pour servir les politiques de ses ennemis : la Hongrie, les boyards et les marchands saxons privés de leurs prérogatives. Vlad III trouve la mort aux mains des Turcs en 1476. Il sera décapité, sa tête promenée dans l’Empire ottoman pour célébrer la mort de l’empaleur voïvode.

La création d’une légende aura lieu 400 ans plus tard. Un Irlandais nommé Bram Stoker donnera naissance sur papier, à partir du personnage historique, à l’illustre vampire buveur de sang, le comte Dracula.

Réf.: POZZUOLI, La bible de Dracula, Dictionnaire du vampire, Le pré aux clercs, 2010, et VILLENEUVE, Dictionnaire du diable, Omnibus, 1998.

dimanche 9 mai 2010

Les origines des teintures noires

Porter du noir, remonterait à la naissance de l’humanité. Le noir de charbon et le noir de fumée furent les premiers pigments utilisés pour ornementer les cavernes, pour marquer la peau de signes ou de tatouages qui devinrent de plus en plus complexes avec l’avancement des civilisations. La teinture noire daterait en fait du néolithique. Les hommes remarquèrent dès cette époque, que leurs bâtons de bois se teintaient de noir lorsqu’ils étaient en contact avec la vase (présence d’oxydes de fer). On sait que les tanins qui aident à fixer les couleurs sont présents dans certaines essences d’arbres comme l’aulne, le châtaigner, le noyer et le chêne qui interagissent avec les oxydes présents dans la terre pour produire une coloration. Le noir au tanin de fer serait ainsi le plus ancien colorant appliqué aux textiles.

Les techniques de teinture varièrent beaucoup selon les cultures. Au Japon on frottait les textiles avec de la suie, du pollen ou encore des terres plus ou moins oxydées. Les teintures obtenues grâce à ce procédé, ne duraient pas et étaient très inégales. On arriva à un meilleur résultat en mélangeant les pigments avec une pâte de graines de soja moulues, qui fixa la couleur pour une courte période.

L’ethnie amérindienne des Auracans teignait ses tissus d’un noir profond, dans de grandes marmites où on y incorporait du noir de fumée, mais cette méthode produisait des textiles qui se décoloraient rapidement. Au Zaïre les femmes mbuti, recueillaient la suie sur les marmites pour en colorer leurs pagnes et en fixaient la couleur avec du jus de fruit plus acide.
En Afrique on a utilisé beaucoup le noir de fumée ou le charbon, mais le procédé utilisé tenait plus de la peinture que de la teinture qui effleurant les fibres des tissus. De nombreuses plantes furent exploitées pour teindre en noir. Les gousses de gommier utilisées en décoction produisaient un noir dense et bitumineux, les écorces de lianes et d’acacia et aussi les oxydes de fer mélangés à des farines de mil fermentées. Dans les mondes arabes, les teinturiers travaillaient leurs techniques tinctoriales en mélangeant de la noix de galle avec des sulfates de fer ainsi que de la sève de pistachier térébinthe ou du jus d’écorce de daphné agrémenté de jus de grenade.
En Amérique du Nord, les Cris ornementèrent leurs vêtements à l’aide des piquants de porc-épic noir qu’ils coloraient ensuite de diverses couleurs. Des teintes plus profondes de noir étaient obtenues grâce à des décoctions de noir de charbon. Les femmes Cree écrasaient les fibres pour ensuite les tresser de différents motifs. Chez les Navajos on bouillait des feuilles et des écorces de sumac durant de longues heures pour ajouter à la toute fin de l’ocre pilé et des pignons de pin.
En Asie, ce sont les fruits du tamarinier qui ont coloré de noir les tissus et les soies. La noix de galle fut de façon générale le végétal le plus consommé dans les pays asiatiques, ont y a ajouté divers mordants et les teinturiers pouvaient à la rigueur, contrôler diverses intensités de gris et de bruns sur certains textiles. On remarque dans la littérature technique, des recettes fabriquées à base de glands de chêne, de brous de châtaigniers avec un mordançage au fer.
En Polynésie, c’est encore le noir de fumée qui ramassé en grande quantité était bouilli avec les tissus et mélangé avec de l’eau croupissante des marais.

En Occident, les teinturiers eurent beaucoup de difficultés à obtenir des noirs profonds, uniformes qui résistaient aux lavages et au temps. La laideur des tissus était telle que ces textiles n’étaient dévolus qu’aux humbles. La seule substance coûteuse qui donne un beau noir : la noix de galle (provenant du chêne). C’est à partir de la Renaissance qu’on leva l’interdit de réutiliser les bassins de teintures non entamées, ainsi on s’aperçut qu’en préteignant en bleu (pastel ou indigo), en brun ou en rouge, on obtenait davantage des noirs profonds et uniformes. On remplaça graduellement cette technique onéreuse en extrayant les tanins du bois de campêche, c’est alors qu’on obtint finalement de beaux noirs. C’est dans première moitié du XIVe siècle que les lois et les décrets se multiplièrent pour obliger la population à se vêtir de noir.
Au XVIIIe siècle, les teintures noires se sont tellement améliorées que l’on compte plus d’une quarantaine de variétés de tons tels que : gris de sauge, gris de Maure, couleur de rat, singe mourant et Espagnol malade.
Mais ce qu’il faut souligner pour nos recherches, c’est que le XIIIe fut le siècle où le noir apparût le plus souvent dans la classe modeste, car, le bleu venant du pastel et de la guède devint populaire chez les plus nantis. Porter du noir devint donc pour les gens de religions une façon de démontrer leur humilité face aux richesses de ce monde.
Réf. : VARICHON, Couleurs, pigments et teintures dans les mains des peuples, Seuil, 2000.

jeudi 22 avril 2010

Le chat noir

Le symbolisme du chat serait très hétérogène selon le pays où l’on se trouve.
Il oscille entre des tendances bénéfiques et maléfiques, cela peut s’expliquer avec les comportements à la fois doux et sournois de l’animal.
Au Japon, il est considéré de mauvais augure, car pouvant tuer les femmes et en revêtir l’apparence. Dans la philosophie bouddhiste on lui reproche avec le serpent de ne pas s’être ému de la mort de Bouddha, mais vu d’un autre angle, et considérant les préceptes de la pensée bouddhiste on souligne cette attitude comme étant d’une grande sagesse.
En Inde, on retrouve des statues à son effigie représentant la béatitude du monde animal (Kramrisch). En Chine, on le considère comme bienfaisant, car on mime ses mouvements dans des danses agraires. On note aussi que dans la Kabbale (Tradition juive donnant une interprétation mystique et allégorique de la Torah. Petit Robert) et dans le Bouddhisme, le chat et le serpent y sont associés. Il indique le péché et les abus des biens de ce monde. Il est parfois illustré au pied du Christ.

C’est en Égypte où on le vénère davantage. Il est le gardien des temples, sous les traits de la déesse Bastet qui est la bienfaitrice des hommes.
Chez les celtiques, il semble que le chat soit moins favorable que le chien, car associé à un usurpateur du nom Cairpre qui occupant la royauté suprême, causa la ruine de l’Irlande. Il est, par contre en Islam de bon augure, car on lui associe la baraka (en arabe signifie la bénédiction). Un chat tout noir possèderait des propriétés magiques. Manger de sa chair soustrairaient des sorts magiques que l’on a reçus du monde sorcier. On se sert de son sang pour écrire des charmes puissants. Il possède sept vies. La présence du chat noir avec la sorcière serait en fait son alter ego, mais représentant le symbole de la force inhibitrice de son pouvoir.
Mais dans beaucoup de traditions, il représente davantage l’obscurité et la mort. Il est souvent associé comme serviteur des enfers, car il aide le gardien aux portes des enfers à jeter les âmes coupables dans les profondeurs infernales.

lundi 12 avril 2010

Les racines de Satan

Une collaboratrice s'ajoute à moi dans ce blog. Je vous la présente car j'ai loupé quelques fonctionnalités des applications du blog au sujets des différents auteurs.
Nom : Lücie Sfeÿre, âge 37 ans, MTL.

Tel un incube tentateur, le blog TOUTENBLACK a su attiser mon appétit.

Éternellement allumée par les tréfonds noirs de l’humanité.
Fascinée par les troubles de l’âme humaine et leurs représentations dans l’histoire lointaine et contemporaine.

Baccalauréat en Histoire, formation en publicité, parcours professionnel en agence de pub.

Cerveau constamment en ébullition; existe-t-il un instrument à ralentir le temps pour exécuter tous les projets de mon esprit…

Les racines de Satan

« Le fil noir du Malin est étroitement tissé dans la trame des sociétés occidentales. Satan représente la part nocturne de notre culture.» (MUCHEMBLED, R, Diable!)

Les racines de la figure de Satan émergent de la Mésopotamie et apparaissent dans l’Ancien Testament. Fondement de la conception du monde des religions abrahamiques, témoignage écrit des traditions orales (XIVe-XIIe siècle av. J-C), c’est sous le roi Salomon (970-931 av.J-C) que s’amorce sa rédaction. Façonné par l’élite intellectuelle et religieuse sur plusieurs générations, son écriture est influencée par les mythologies babyloniennes et perses.

Le manuscrit présente Satan tel un ange accusateur au tribunal céleste. Il parcourt le monde pour déceler les humains désobéissant à la loi divine. De procureur, le personnage glisse doucement vers le tentateur. Et l’histoire de Job est éloquente à cet effet. Dieu aime cet homme; image même de la vertu, il est pieux et honnête. Quant à Satan, il croit cette grande piété le fruit des richesses et réussites de Job. Dieu permet à Satan de mettre Job à l’épreuve afin de tester sa foi, foi qui demeure inébranlable. Satan le tentateur; il éprouve la foi des humains. Il n’est pas encore l’adversaire de Dieu, simplement un mauvais conseiller qui penche quelque peu du côté noir.

Les contemporains de Jésus associent Satan à l’histoire de la Genèse. Le rusé serpent incite Ève et Adam a désobéir à Dieu : goûter au fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le premier couple est chassé du paradis terrestre; la mort et les malheurs deviennent le lot de l’humanité. Dans le Nouveau Testament, Satan poursuit son entreprise avec Jésus; il subira la tentation du péché par l’entité maléfique pendant son séjour au désert. Cependant, un changement s’opère dans le dernier livre du Nouveau Testament: Satan devient un véritable monstre.

Un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept
diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre (Apocalyse de Jean, 12, 3-4)

Et le Dragon chute; trop orgueilleux, il a voulu prendre la place de Dieu. Chassé du ciel par l’Archange Michel, il tombe sur terre et met en péril toute l’humanité. Être céleste banni du ciel dans un combat épique, son histoire est teintée du dualisme de la Lumière et des Ténèbres.
Par : Lücie Sfeÿre

Religions abrahamiques: relatives au personnage biblique Abraham, incluant le judaïsme, le christianisme et l’islam.

Satan: terme hébreu qui signifie accusateur.

Michel: de l’hébreu Mikaël qui signifie qui est comme Dieu.

Pazuzu
: les démons de la Mésopotamie sont les plus anciennes représentations démoniaques dans l’histoire de l’humanité. Démon babylonien du vent du sud-ouest, Pazuzu souffle sécheresse, famine, maladies et invasions de sauterelles. Le musée du Louvre conserve une statuette de Pazuzu datant du VIIe siècle av.J-C; créature au corps humain, décharné, avec une tête de lion grimaçante, munis de deux paires d’ailes, des pieds en serres de rapace, une queue de scorpion et un pénis en forme de serpent. Y voyez-vous quelques attributs sataniques?

lundi 8 mars 2010

Les origines de la peur du noir

Les sources de la peur du noir viennent probablement des origines mêmes de l’homme. D’abord le ciel qui se colore d’un bleu profond et insondable, virant au bleu nuit et au noir ponctué de flammes vibrantes sortant d’un vide inconnu. Un vide ou toutes les cultures y ont enfoncé leur peur du chaos, du néant et de la non-existence. Dans la profondeur dense et insondable du noir, l’inconnu s’est matérialisé en symboles, en mythologies et en légendes qui ont gravé profondément l’inconscient collectif. Quelle culture n’a pas son lot de créatures étranges qui habitent des lieux profondément enfermés dans un gouffre terrestre, la forêt dense ou la mer d’une profondeur abyssale.
Dans le monde chtonien (qui a trait aux divinités infernales) il est aussi le symbole de la régénération du monde diurne. Les grandes Déesses de la Fertilité, de vieilles déesses mères, sont souvent Noires telles que Isis, Athon, Déméter, Cybèle et Aphrodite. Orphée dit selon Frédéric Portal :
Je chanterai la nuit, mère des dieux et des hommes, la nuit provient de toutes choses créées, et nous la nommerons Vénus. Le ventre de la Terre s’habille donc de sang noir et de feu, symboles de la force vitale.

mardi 16 février 2010

Symbolisme et psychologie du noir

Noir : symboliquement, il est le plus souvent entendu sous son aspect négatif, froid, contre couleur de toute couleur, il est associé aux ténèbres primordiales, à l'indifférenciation originelle. Le noir est de façon générale, la couleur de la substance universelle, du chaos, des eaux inférieures, du nord, de la mort. Du point de vue de l'analyse psychologique, le noir est considéré comme l'absence de toute couleur, de toute lumière. Le noir absorbe la lumière et ne la rend pas. Il évoque avant tout le néant, le ciel nocturne, les ténèbres terrestres de la nuit, le mal l’angoisse, la tristesse, l’inconscience. Couleur de la condamnation, le noir devient aussi la couleur du renoncement à la vanité de ce monde, d’où les manteaux noirs qui habillent les prêtres catholiques et islamistes. Le noir correspond au Yin féminin, chinois et terrestre, instinctif et matériel. Le symbolisme du nombre lui attribue le chiffre 13. Dans son influence sur le psychisme, le noir donne une impression d’opacité, d’épaississement de lourdeur. C’est ainsi qu’une masse peinte en noir, paraît beaucoup plus lourde qu’une masse peinte en blanc. Couleur du deuil en Occident, le noir est à l’origine le symbole de la fécondité, comme dans l’Égypte antique et l’Afrique du Nord. Couleur du mystère, elle est souvent portée par des gens qui veulent donner cette expression d’effacement, mais pour ceux qui sont véritablement raffinés, c’est une couleur digne et solennelle, dépourvue de «m’as-tu-vu». Le port constant de couleurs sombres signifie toutefois le renoncement aux désirs et aux plaisirs matériels. Il devient pour la femme dans les pays à domination masculine, un signe de protection.

Pourquoi le noir ?

La décision de faire un blog m’est venue après avoir navigué sur le Net et de ne pas avoir trouvé de documentations intéressantes sur le noir uniquement.
Passionnée par la couleur, le noir est pour moi une valeur refuge, une façon de voir la fabrication des images dans plusieurs formes d’art. Il a marqué les époques au travers la mode, l’architecture, les objets, la pub, la littérature, le cinéma et la photo. J’essaierai avec les connaissances que j’ai acquises de vous tenir informés sur ma passion en maintenant une rigueur dans la documentation. C’est pourquoi j’offrirai aussi à ceux que ça intéresse, une bibliographie de mes recherches sur le sujet, je pense toujours, aux étudiants qui prennent n’importe quoi pour acquis sur le Net. J’ai vécu cette situation en enseignant à l’université. Je crois que lorsqu’on se donne la peine de faire ce genre de projet, il faut se tenir bien droit dans ces règles, sinon ça devient un capharnaüm!