mercredi 16 février 2011

D'où vient de porter du noir ?

Au début du Moyen Âge (500 ans après J-C), on associait le noir aux ténèbres (diable) et le blanc (bien) à la lumière.
Les ordres monastiques comme les bénédictins attribuaient davantage aux couleurs foncées une symbolique de tempérance et d’humilité. De devoir se préoccuper de la couleur était pour les moines un détail superficiel; ils adoptèrent les couleurs simples des vêtements des paysans obtenues par un simple filage : les bruns, les gris et les blancs cassés provenant des plantes et de la laine des animaux. La complexité des méthodes de blanchissage adoptées par les Franciscains fut abandonnée par de nombreuses abbayes qui optèrent pour un manteau de couleur foncée. La plupart des habits étant filés et tissés dans la communauté, les moines demeurèrent tout de même au fait des nouvelles découvertes des teinturiers qui venaient vendre leurs laines et leurs étoffes les jours de marché. La documentation sur l'utilisation des teintures à cette époque demeure très rare et l'adoption des nuances de noir (du gris pâle au gris très foncé) s'utilise surtout pour différencier les échelons dans l'ordre monastique. Le prieur ayant le privilège de faire entretenir ses bures de façon plus régulière, avait également le bénéfice d'avoir des étoffes un peu moins rudes sur la peau.

L'avancée du Christianisme en Europe et dans les pays de l'Est n'est certes pas étrangère à l'adoption de cette couleur par maints échelons de la monarchie. Plusieurs ordres religieux se révoltèrent contre le luxe outrancier de l'Église et optèrent pour une ascèse stricte et vertueuse que nombre de dignitaires s'efforcèrent de suivre. Le vêtement en devint le représentant tout désigné, par la sobriété des coupes et l'absence d'ornementation. On vit peu à peu les personnes ayant une certaine autorité publique se vêtir de noir : les magistrats, les universitaires et les bourgeois prospères. Le noir ne devint pas nécessairement un uniforme, mais un signe spécifique à un statut particulier.
Une montée somme toute très évidente se fit avec les guerres de religion. Une scission très importante se produisit avec Martin Luther père du protestantisme (1529), qui reforma le catholicisme et ses dérives par ses 95 thèses contre l'abus des indulgences.Le salut d'une personne n'était pas dû à son rang social, mais principalement à sa vertu. Cette réforme (diète de Spire) divisa l'Europe, les princes du Nord appliquèrent le choix de leur religion à leur territoire. Nombreux sont ceux qui penchèrent du côté de Luther.
Charles Quint roi d'Espagne à cette époque (1500-1558) se vit déchiré dans son espoir de monarchie universelle et combattit avec ardeur l'éréthisme. Adoptant le noir dans sa garde-robe, il fût un des « précurseurs » de toute une gamme de vêtements noirs haut de gamme. Les dépenses fastueuses qu'il déployait pour ses vêtements révoltèrent les paysans. Le noir fît tout de même une avancée très remarquée dans la mode du temps. La dentelle noire, célèbre en Espagne, le cuir, les velours et les broderies donnèrent du travail aux artisans. Son influence vestimentaire se répandit dans toutes les monarchies européennes.



Le noir comme vêtement était définitivement né et bien ancré pour rester des siècles durant.



Biblio : BRUSATIN, Manlio, L'histoire des couleurs, Turin, 1983.
CAGE, John,
Color and Culture, 1993, Londres
PASTOUREAU, Michel, Noir, histoire d'une couleur, Paris, 2008

Dog walking ground

Un film d'animation en NOIR et blanc et beige, d'un tout jeune dessinateur russe Leonid Shmelkov né en 1982 à Moscou. Il est gradué de L'université de Moscou comme illustrateur (2005)
Ce film ne traite pas seulement de la merde, mais de la collaboration et de l,amour mutuel d'un chien et d'une personne aveugle, se promenant dans un parc et de toute l'interaction que prend la maintenance de ce dit parc.