mardi 28 septembre 2010

La mûre ou blackberry

Lorsqu’arrive la fin de l’été, la dernière cueillette de petits fruits nous réserve de belles surprises!
La mûre est apparentée à la framboise et originaire des régions tempérées. Elle pousse sur des ronces très épineuses qui en rebutent plusieurs lors de la cueillette. Elle peut-être noire, rouge pourpre ou blanc jaunâtre (le mûrier blanc serait prisé pour la culture des vers à soie). On l’a soumis aussi à certains croisements qui portent maintenant le nom de leurs auteurs : mûre de Boysen, mûre de Logan etc.… La reproduction de ce petit fruit sauvage ne peut se faire qu’en passant par l’estomac des oiseaux. La digestion broie la graine qui est ensuite rejetée par les fientes.
La mûre, comme beaucoup de petits fruits, possède des qualités incontestables pour notre santé. Elle contient des composés phytochimiques dont l’acide éllagique qui est le plus susceptible d’interférer avec le développement du cancer. Cette molécule est un polyphénol se retrouvant dans les mûres, les framboises et les fraises. Dans une quantité de 150 g de fruits, vous retrouvez 22 mg de ce polyphénol, soit le petit fruit le plus riche de cette matière guérissante. Certaines études par contre, disent que c’est la molécule présente dans la fraise qui est le plus assimilable.
Selon les recherches du Dr Richard Béliveau, cette molécule serait un inhibiteur extrêmement puissant de deux protéines pour le développement de la vascularisation des tumeurs (angiogenèse). Elle contient de la vitamine C, du magnésium, du potassium et du cuivre.
Ses propriétés les mieux connues : astringente, laxative et dépurative.

Conservation : Selon mon expérience, je cueille ces mûres, j’en mange une bonne part de fraîches avec du yogourt et hop, je les étale sur une plaque que je mets au congélateur. Cela permet à ces petits fruits de se congeler individuellement sans se coller les uns aux autres.
Surtout ne jamais les laver ! Elles deviennent molles et perdent leur goût !
Recettes suggérées : tarte aux mûres, gâteau renversé aux mûres, coulis de mûres, gâteau au fromage garni de mûres, magret de canard déglacé au coulis de mûres.
Par contre une fois cuite elle prend une belle couleur d’un rouge profond.
Alors vous pouvez quand même l’inclure dans un menu avec une thématique noire….. à suivre.
Un lien pour de bonnes recettes aux mûres : http://www.recettesdecuisine.tv/recette-i147-f2/mures/recette+mures.html
Bibliographie : L’encyclopédie des aliments, Québec Amérique. Les aliments contre le cancer, Dr Richard Béliveau et Dr Denis Gingras, Trécarré, 2005

dimanche 26 septembre 2010

Nosferatu

Selon Bram Stocker, le Nosferatu est une créature non-morte et non-vivante, jadis humaine, qui doit se nourrir du sang des vivants pour acquérir une force vitale. Certes, l’écrivain irlandais a créé la quintessence d’un mythe provenant autant des histoires des Grecs anciens que des folklores balkaniques. Pourtant, c’est par l’art cinématographique que Dracula devient un culte populaire, et ce, à l’échelle mondiale.

Le premier film mettant en scène les personnages du roman apparait en 1922: Nosferatu, Eine Symphonie des Grauens (Nosferatu, le vampire). Réalisé par le maitre du cinéma expressionniste allemand, Friedrich Wilhelm Murnau, et construit à partir d’un scénario d’Henrik Galeen et de Murnau, l’histoire est largement "inspirée" du roman de Stoker.


Nosferatu-Graf Orlok
Oeuvre de Gerard Torbitt


Omettant, faute de budget, d’acheter les droits du livre, Murnau et la société de production Prana film sont poursuivis par la veuve Florence Stoker, et reconnus coupables de plagiat en 1925. Les copies du film doivent être détruites. Mais une version fait surface en 1930 en Allemagne sous le titre Die Zwolfe Stunde (La douzième heure); une seule copie avait survécu au verdict de 1925.

Murnau cré une ambiance onirique et claustrophobique de cauchemar. L’œuvre lyrique, filmée en décor naturel en Allemagne et Tchécoslovaquie, inscrit des références dans l’histoire du cinéma. L’effroyable aspect du vampire; mains effilées, visage hideux, yeux cerclés de noir et dents carnassières. Sa démarche lente, raide, voutée rappelle la rigidité cadavérique et s’avère des plus inquiétante.

Le cinéaste accentue le sentiment d’angoisse en manipulant l’ombre du Nosferatu à dessein. La silhouette montant l’escalier menant à la chambre d’Ellen Harker est menaçante et démesurée; elle tend une main griffue vers la porte. Et cette main s’empare du cœur d’Ellen et la fait sienne.



Le film devient culte et, 57 ans plus tard, Werner Herzog rend hommage à Murnau avec son film Nosferatu, Phantom der Nacht (Nosferatu, Fantôme de la nuit). Klaus Kinski, acteur fétiche de Herzog, reprend le rôle du vampire tenu par Max Shreck en 1922. Isabelle Adjani y interprète Lucy (Helen) Harker. Herzog met en scène non seulement un prédateur, mais un être solitaire, tragiquement prisonnier de sa condition de Nosferatu. La scène de dialogue entre le vampire et Lucy est éloquente; la souffrance marque les traits du sinistre personnage.



D’autres éléments distinguent le film de l’original. Les techniques plus modernes (couleurs et parlant), le voyage à pied de Jonathan Harker dans les Carpates, l’enveloppante et inquiétante musique de Popol Vuh et la fin qui est nettement pessimiste.



Selon la mythologie traditionnelle, les vampires ne projettent aucune ombre. Mais Murnau évoque la présence de Satan dans le monde; l’ombre angoissante est celle du Malin et non celle de son pantin.

…l’ombre maléfique suffit ici à évoquer Satan, avec ses longues griffes, sa silhouette difforme, son nez crochu et un sourcil faisant penser à une corne.
(R.Muchembled, Diable! p.172)


Réf.:POZZUOLI, La bible de Dracula, Dictionnaire du vampire, Le pré aux clercs, 2010MUCHEMBLED, Diable!, Seuil Arte Éditions, 2002
http://www.iletaitunefoislecinema.com/
Remerciement particulier à Gerard Torbitt -http://robotatomico.deviantart.com/gallery/